La Femme de Paul


ŒUVRES COMPLÈTES ILLUSTRÉES

DE

GUY DE MAUPASSANT

ÉDITION DE LUXE
(Voir Catalogue à la fin du volume.)


GUY DE MAUPASSANT

La Femme
de Paul

LA FEMME DE PAUL.—LES BIJOUX.
UN NORMAND.—AU BOIS.—LE LOUP.—UN FILS.
CORRESPONDANCE.—LUI.
TOMBOUCTOU.—UN DUEL.—MES 25 JOURS.
LA MORTE.

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PARIS
Société d'Éditions Littéraires et Artistiques
LIBRAIRIE PAUL OLLENDORFF
50, CHAUSSÉE D'ANTIN, 50

Tous droits réservés.


TABLE DES MATIÈRES.


La Femme de Paul
Les Bijoux
Un Normand
Au Bois
Le Loup
Un Fils
Correspondance
Lui?
Tombouctou
Un duel
Mes 25 jours
La Morte

La Femme de Paul


Le restaurant Grillon, ce phalanstère des canotiers, se vidaitlentement. C'était, devant la porte, un tumulte de cris, d'appels; etles grands gaillards en maillot blanc gesticulaient avec des avirons surl'épaule.

Les femmes, en claire toilette de printemps, embarquaient avecprécaution dans les yoles, et s'asseyant à la barre, disposaient leursrobes, tandis que le maître de l'établissement, un fort garçon à barberousse, d'une vigueur célèbre, donnait la main aux belles-petites enmaintenant d'aplomb les frêles embarcations.

Les rameurs prenaient place à leur tour, bras nus et la poitrine bombée,posant pour la galerie, une galerie composée de bourgeois endimanchés,d'ouvriers et de soldats accoudés sur la balustrade du pont et trèsattentifs à ce spectacle.

Les bateaux, un à un, se détachaient du ponton. Les tireurs sepenchaient en avant, puis se renversaient d'un mouvement régulier; et,sous l'impulsion des longues rames recourbées, les yoles rapidesglissaient sur la rivière, s'éloignaient, diminuaient, disparaissaientenfin sous l'autre pont, celui du chemin de fer, en descendant vers laGrenouillère.

Un couple seul était resté. Le jeune homme, presque imberbe encore,mince, le visage pâle, tenait par la taille sa maîtresse, une petitebrune maigre avec des allures de sauterelle; et ils se regardaientparfois au fond des yeux.

Le patron cria:—«Allons, monsieur Paul, dépêchez-vous.» Et ilss'approchèrent.

De tous les clients de la maison, M. Paul était le plus aimé et le plusrespecté. Il payait bien et régulièrement, tandis que les autres sefaisaient longtemps tirer l'oreille, à moins qu'ils ne disparussent,insolvables. Puis il constituait p

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