Au quartier-général du mont Carmel,
le 28 ventose an 7 (18 mars 1799.)
Au général Reynier ou au commandant de Césarée.
Le scheick qui vous remettra cette lettre, citoyen général,me fait espérer qu'il pourra réunir assez de moyens de transportpour faire venir à Caïffa le riz et le biscuit qui doiventêtre arrivés à Césarée: concertez-vous avec lui et donnez-luitoute l'assistance dont il peut avoir besoin.
Nous sommes maîtres de Caïffa, où nous avons trouvé desmagasins de coton et entre autres trois mille quintaux de blé.
La route de Césarée à Saint-Jean d'Acre passe par Caïffaet va toujours le long de la mer. Le général Reynier doit avoirreçu l'ordre de laisser un bataillon à Césarée et de se rendreavec le reste à Saint-Jean d'Acre.
Faites passer la lettre ci-jointe à l'adjudant-généralGrézieux.
BONAPARTE.
Au quartier-général du mont Carmel,
le 28 ventose an 7 (18 mars 1799).
A l'adjudant-général Grézieux.
Nous nous sommes emparés de Caïffa, où nous avonstrouvé des magasins de coton et trois mille quintaux de blé,prise d'autant meilleure, que ce blé était destiné à l'approvisionnementde l'escadre qui bloque Alexandrie.
Le capitaine Smith, avec deux vaisseaux de guerre anglais,est arrivé d'Alexandrie à Saint-Jean d'Acre: ainsi, si notreflottille arrivait, vous feriez débarquer promptement les denrées,vous feriez entrer dans la rade les bâtimens, tels que laFortune, qui pourraient y entrer, et vous renverriez sur-le-champles autres prendre leur station à Damiette.
Nous avons eu une affaire au village de Kakoun avec lacavalerie de Djezzar, réunie à des Arabes et à des paysans.Après quelques coups de canon, tout s'est dispersé; la cavaleriede Djezzar a fait en quatre heures deux journées demarche; elle est arrivée à Acre le même jour de l'affaire, ety à porté là consternation et l'effroi; la plupart de cette cavalerieest aujourd'hui dispersée. L'investissement d'Acre serafait ce soir: faites connaître ces nouvelles à Damiette et auCaire.
Envoyez-nous le plus de biscuit et de riz que vous pourrez,sur des bâtimens qui débarqueront à Courra ou à Tentoura:nous sommes bien avec les habitans de ce pays, quisont venus au devant de nous et se comportent fort bien.
BONAPARTE.
Au quartier-général du mont Carmel,
le 28 ventose an 7 (18 mars 1799).
Au contre-amiral Ganteaume.
Vous donnerez l'ordre, citoyen général, à la flottille commandéepar le capitaine Stendelet, si elle n'est pas encoresortie de Damiette, de ne pas sortir: il fera seulement sortirle Pluvier, chargé de riz et de biscuit, lequel se rendra àJaffa, où il débarquera son chargement, et après quoi il s'enretournera.
Si la flottille était partie, vous lui enverriez l'ordre de rentrer,en déchargeant les denrées à Jaffa, si elle peut le fairesans éprouver aucun retard: elle ira à Damiette, ou, si ellele peut, à Bourlos.
Vous donnerez l'ordre au contre-amiral Perrée de ne pasopérer sa sortie, et, s'il l'avait opérée et qu'il ne trouvâtvotre ordre qu'à Jaffa, de faire une tournée du côté de Candie,afin de recueillir des nouvelles des bâtimens venantd'Europe, et de venir quinze ou vingt jours après son départde Jaffa à Damiette, où il trouvera de nouvelles instructions:dans l'intervalle du temps, il enverr