TOME CINQUIÈME ET COMPLÉMENTAIRE
LES CONTEMPORAINS
OUVRAGES DU MÊME AUTEUR (Librairie Hachette):
(Librairie Germer-Baillière.)
10616.—Impr. génér. de Ch. Lahure, rue de Fleurus, 9, à Paris.
PAR H. TAINE
TOME CINQUIÈME ET COMPLÉMENTAIRE
LES CONTEMPORAINS
DEUXIÈME ÉDITION REVUE ET AUGMENTÉE
PARIS
LIBRAIRIE DE L. HACHETTE ET Cie
BOULEVARD SAINT-GERMAIN, No 77
1869
Droits de propriété et de traduction réservés
Ce volume est le complément de l'Histoire de la littératureanglaise; il est écrit sur un autre plan, parce que le sujet estautre. La période présente n'est point encore accomplie, et les idéesqui la gouverneront sont en voie de formation, c'est-à-dire à l'étatd'ébauches; c'est pourquoi on ne peut à présent les grouper ensystème. Quand les documents ne sont encore que des indices,l'histoire doit se réduire à des études: la science se modèle sur lavie, et nos conclusions restent forcément incomplètes, quand les faitsqui nous les suggèrent sont inachevés. Dans cinquante ans, on pourraécrire l'histoire de ce siècle; en attendant on ne peut quel'esquisser. J'ai choisi parmi les écrivains anglais contemporains lesesprits les plus inventifs, les plus conséquents et les plus opposés;on peut les considérer comme des spécimens qui représentent lestraits communs, les tendances contraires, et par suite la directiongénérale de l'esprit public.
Ce ne sont que des spécimens. À côté de Macaulay et de Carlyle, il ya des historiens comme Hallam, (p. II) Buckle et Grote; à côté deDickens et de Thackeray, il y a des romanciers comme Bulwer, CharlotteBrontë, mistress Gaskell, Elliot, et je ne sais combien d'autres; àcôté de Tennyson, il y a des poëtes comme Elisabeth Browning; à côtéde Stuart Mill, il y a des philosophes comme Hamilton, Bain et HerbertSpencer. Je laisse de côté le très-grand nombre d'hommes de talent quiécrivent sans les signer les articles des revues, et qui, comme dessoldats dans une armée, manifestent parfois plus clairement que lesgénéraux les facultés et les inclinations de leur temps et de leurnation. Si l'on cherche ce qu'il y a de commun dans cette multituded'esprits divers, on y retrouvera, je pense, les deux traits sail