INAUGURATION DU CANAL DE SUEZ
VOYAGE
DES SOUVERAINS
TEXTE PAR
G. NICOLE
AQUARELLES D’APRÈS NATURE ET PORTRAITS
PAR
RIOU
PEINTRE DE SON ALTESSE LE KHÉDIVE
LITHOGRAPHIÉS PAR E. CICERI, G. JANET, LAFOSSE, SIROUY, MOREL-FATIO
J. DIDIER, SORIEU, F. BENOIT, ETC., ETC.
Le 17 novembre 1869, jour de l’inauguration du canal de Suez, de lavoie maritime qui relie directement l’Europe et l’extrême Orient, estdésormais une date historique, et l’une des plus glorieuses parmicelles qui honorent ce siècle fertile en entreprises audacieuses etutiles.
Mais ce qui la marque d’un cachet d’exceptionnelle grandeur, c’estla présence simultanée sur la terre d’Égypte de l’impératrice desFrançais, de l’empereur d’Autriche, du prince de Prusse, du prince deHollande, des ambassadeurs de la Russie et de l’Angleterre, de tant detêtes augustes et illustres. Spectacle imposant, instructif, dont lamémoire se perpétuera à l’éternel honneur du règne qui l’a su préparer!
Pendant l’été de 1869, alors que M. Ferdinand de Lesseps annonçait àses actionnaires la prochaine ouverture du canal, Son Altesse IsmaïlIer, khédive d’Égypte, se rendait en Europe pour inviter lessouverains aux fêtes de l’inauguration.
L’impératrice Eugénie répondit la première à cette invitation,l’empereur Napoléon tenant, comme il le déclarait plus tard dans sondiscours aux chambres, à ce que, par sa présence en Égypte, elletémoignât de la sympathie de la France pour une œuvre due à lapersévérance et au génie d’un Français.
Au commencement d’octobre, une nouvelle de la plus haute importancearriva en Égypte: Sa Majesté l’empereur François-Joseph Ier,empereur d’Autriche, roi de Hongrie et de Bohême, promettait de venirde sa personne consacrer l’œuvre de progrès qui allait s’inaugurer.Ainsi bientôt se trouveraient réunis à la cour du petit-fils deMéhémet-Ali, et dans une commune hospitalité, l’héritier de l’antiqueet puissante dynastie des Habsbourg et l’épouse de l’empereur desFrançais.
A ces hôtes illustres devait venir se joindre Son AltesseFrédéric-Guillaume, prince royal de Prusse. Une visite de courtoisiefaite antérieurement au voyage par le prince de Prusse au souverain del’Autriche les avait tous deux convaincus de leurs mutuels sentimentsd’estime et de cordialité.
Enfin Leurs Altesses le prince et la princesse des Pays-Bas avaientmission, dans une fête essentiellement