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GEORGE SAND

CORRESPONDANCE

1812-1876

V

QUATRIÈME ÉDITION

PARIS CALMANN LÉVY, ÉDITEUR.ANCIENNE MAISON MICHEL LÉVY FRÈRES3, RUE AUBER, 3

1883

CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

DXLII

A MADAME AUGUSTINE DE BERTHOLDI, A DECIZE (NIÈVRE)

Nohant, 2 janvier 1864.

Chère enfant,

C'est vrai, que je n'écris plus, parce que je n'en peux plus d'écrire!mais tu sais bien que je ne t'oublie pas. Je suis souvent malade, je meremets sur pied pour un mois ou deux, puis je retombe. Me voilà dans unemauvaise période; j'aurais besoin de changer d'air et de régime; maiscomment faire? Le travail ne peut pas s'arrêter, et il suffit tout justeaux besoins courants.

Ne parlons pas du mauvais côté des choses, puisqu'il y en a un sérieuxet inévitable pour tout le monde.

Je suis contente que ta fillette, cette pauvre fillette qui t'a tantfait trembler, soit enfin en bonne voie de croissance, et de vie, et queGeorge travaille bien. C'est le bonheur immédiat, le plus actuel et leplus important dans ta vie. La nôtre coule tranquille tant que notreMarc est gai et frais comme une rose. Quand viendront les bobos, lescrises inévitables, nous serons sens dessus dessous! Ainsi passe la viede famille; jusqu'à présent, ç'a été tout plaisir, et la première dentdu cher petit ne l'a pas éprouvé sérieusement. Lina est bonne nourriceet se tire bien d'affaire.

On travaille toujours comme des nègres autour de ce berceau. Lesvacances et les comédies ont été très courtes. Beaucoup de monde,toujours trop à la fois, dans la maison, et, comme Lina ne pouvaitguère s'amuser, nous avons fini les réjouissances de bonne heure.Nous n'avons plus que Lambert et sa femme, qui est très gentille etexcellente personne; mais ils partent ces jours-ci. Ils t'envoient milleamitiés. Maurice a passé son jour de l'an dans son lit. Ce n'est rienheureusement, qu'une fièvre de courbature. Lui et sa femme, qui esttoujours très charmante et mignonne, me chargent de t'embrasser.

Merci à Bertholdi pour ses échantillons minéralogiques, qui sont trèsbeaux. Embrasse-le pour moi, ainsi que Jeannette, et Georget, quand tule verras.

G. SAND

Pauvre Pologne! c'est navrant, c'est un deuil pour tous les coeurs.

DXLIII

A M. AUGUSTE VACQUERIE, A PARIS

Nohant, 4 janvier 1864

Je ne vous ai pas remercié du plaisir que m'a causé Jean Baudry.J'espérais le voir jouer. Mais, mon voyage à Paris étant retardé, jeme suis décidée à le lire, non sans un peu de crainte, je l'avoue. Lespièces qui réussissent perdent tant à la lecture, la plupart du temps!Eh bien, j'ai eu une charmante surprise. Votre pièce est de celles qu'onpeut lire avec attendrissement et avec satisfaction vraie.

Le sujet est neuf, hardi et beau. Je trouve un seul reproche à faire àla manière dont vous l'avez déroulé et dénoué: c'est que la brave etbonne Andrée ne se mette pas tout à coup à aimer Jean à la fin, etqu'elle ne réponde pas à son dernier mot: «Oui, ramenez-le, car jene l'aime pl

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