Note:
On a conservé l’orthographe de l’original, pour le texte français. On a néanmoins corrigé les erreurs manifestes d’impression. Les citations latines et surtout grecques ont dû être abondamment rectifiées, l’original étant truffé d’erreurs au point d’en devenir inintelligible (par exemple "Ex alii tui senta" au lieu de "Ex animi tui sententia") voire imprononçable (par exemple δζαγομὸ ζφς pour τραγομόρφοι).
LES MAITRES DE L’AMOUR
Erotika Biblion
avec annotations du Chevalier de Pierrugues
La Conversion, ou le Libertin de qualité
Hic et Hec, ou l’art de varier les plaisirs de l’amour
Le Rideau levé, ou l’Éducation de Laure
Le Chien après les Moines.—Le Degré des âges du plaisir
INTRODUCTION, ESSAI BIBLIOGRAPHIQUE ET NOTES
PAR
GUILLAUME APOLLINAIRE
Ouvrage orné d’un Portrait et d’un autographe hors texte
PARIS
BIBLIOTHÈQUE DES CURIEUX
4, RUE DE FURSTENBERG, 4
MCMXXI
====Il a été tiré de cet ouvrage====
10 exemplaires sur Japon Impérial
============1 à 10==========
===25 exemplaires sur Hollande===
============11 à 35=========
Droits de reproduction réservés
pour tous pays, y compris la
Suède, la Norvège et le Danemark.
MIRABEAU.
Il ne sera question ici ni de la vie publique ni dela vie privée de Mirabeau. Tout cela est trop connu.
Qu’il suffise de dire qu’Honoré-Gabriel Riquetti,comte de Mirabeau, naquit le 9 mars 1749 au châteaudu Bignon, dans le Gâtinais orléanais (aujourd’huiLe Bignon-Mirabeau, arr. de Montargis, Loiret). Ilmourut le samedi 2 avril 1791.
D’excellents historiens ont projeté un jour éclatantsur les amours du grand tribun et de Sophie deRuffey, la marquise de Monnier. On a donné unetrès grande partie de la correspondance des deuxamants1.
On n’a pas encore osé livrer au public les détailslibres qui abondent, paraît-il dans les lettres de Mmede Monnier. Bon nombre de détails aussi libres figurentdans celle de Mirabeau.
Arrêté le 14 mai 1777, l’amant de Sophie fut enferméà Vincennes le 8 juin 1777 et n’en sortit que le17 novembre 1780.
Le marquis de Sade était au donjon depuis le 14 janvierde la même année. Mais Mirabeau semble avoirignoré ce détail à cette époque et la lettre adressée àM. Le Noir, le 1er janvier 1778, témoigne de cette ignorance.
«... Faut-il citer un de mes parents2? Pourquoides crimes horribles et pour qui une prison perpétuelleest une grâce que toute la bonté du souverainpour leurs familles a eu peine à leur accorder, plusieursscélérats de cette espèce, dis-je, sont dans desforts où ils jouissent de toute leur fortune, où ils ontune société très agréable et toutes les ressources possiblescontre le mal-être et l’ennui inséparable d’unevie renfermée....................................
... Faut-il citer un de mes parents2? Pourquoinon? La honte n’est-elle pas personnelle? Le marquisde Sade, co