LES ENFANTS DES BOIS


GRAND IN-8º—2e SÉRIE

PROPRIÉTÉ DE L'ÉDITEUR

              LE CAPITAINE MAYNE REID              

LES

ENFANTS DES BOIS

TRADUCTION DE LA BÉDOLLIÈRE

NOUVELLE ÉDITION REVUE

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LIMOGES

ANCIENNE MAISON BARBOU FRÈRES

Charles BARBOU, IMPRIMEUR-LIBRAIRE

AVENUE DU CRUCIFIX

TABLE DES MATIÈRES

CHAPITRE PREMIER

LES BOORS

Hendrik Von Bloom était un boor.

Ce mot signifie littéralement un rustre, un paysan vulgaire; pourtanten donnant à mynheer Von Bloom cette qualification, nous sommesloin de vouloir lui manquer de respect. Dans la colonieanglaise du cap de Bonne-Espérance, on appelle boor un fermier.Von Bloom était un fermier anglais du Cap.

Les boors de cette colonie ont joué un rôle considérable dansl'histoire moderne. Quoique naturellement pacifiques, ils ont étéforcés de prendre les armes tant contre les Africains que contre lesEuropéens. Dans les guerres qu'ils ont soutenues avec éclat, ilsont prouvé qu'un peuple tranquille se bat à l'occasion tout aussibien que les nations chez lesquelles l'esprit militaire est soigneusemententretenu.

Les boors du Cap ont été accusés de s'être montrés cruels, surtoutdans les expéditions dirigées contre les indigènes, Hottentotsou Bosjesmans. Sous un point de vue abstrait, le reproche peutêtre fondé; mais les provocations incessantes de ces sauvages ennemissont des circonstances atténuantes à la conduite des colons.A la vérité ceux-ci ont réduit les Hottentots à l'esclavage; mais,vers la même époque, les Anglais transportaient de la Guinée auxAntilles des cargaisons de noirs, tandis que les Espagnols et lesPortugais soumettaient les hommes rouges d'Amérique au joug leplus rigoureux.

Observons encore que les traitements barbares infligés à la raceindigène par les boors étaient de la clémence, comparativementaux atrocités qu'elle avait à souffrir de la part de ses chefs despotiques.

Certes, la misérable situation des Hottentots ne justifie pas lesHollandais d'en avoir fait des esclaves; mais, eu égard aux circonstances,il n'est pas de nation maritime qui soit en droit de lestaxer de cruauté. Ils avaient affaire à des sauvages abrutis etpervers et l'histoire de la colonisation ne pouvait manquer d'êtreremplie de tristes épisodes.

Je pourrais aisément, lecteur, défendre la cause des boors de lacolonie du Cap; mais je me contente d'exprimer mon opinion: c'estqu'ils sont braves, vigoureux, paisibles, industrieux, amis de lavérité et de la liberté républicaine. C'est, en somme, une noble raced'hommes. Ainsi, quand j'ai donné à Hendrik Von Bloom, lenom de boor, ai-je voulu manquer d'égards envers lui? au contraire.

Mynheer Hendrik n'avait pas toujours été boor. Il était au-dessusde ses collègues, savait manier l'épée, et avait reçu une éducationsupérieure à celle qu'ont ordinairement les simples fermiers duCap. Il était né dans les Pays-Bas et était venu au Cap, noncomme un pauvre aventurier qui cherche fortune, mais en qualitéd'officier dans un régiment hollandais.

Il n'avait pas servi longtemps: certaine Gertrude a

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