UN
ROMAN DE CŒUR,

PAR
MARAT,
L'AMI DU PEUPLE;

Publié pour la première fois, en son entier, d'après le manuscritautographe, et précédé d'une notice littéraire;

Par le bibliophile JACOB.

II.

PARIS,
CHEZ LOUIS CHLENDOWSKI.
8, RUE DU JARDINET.

1848.

Imprimerie de Cosson, rue du Four-Saint-Germain, 47.

LES AVENTURES
DU
JEUNE COMTE POTOWSKI.

XLVIII
GUSTAVE A SIGISMOND.

A Pinsk.

La fureur des confédérés a passé à leursennemis. Ce n'est plus une guerre; c'est unesuite de brigandages atroces. On ne voitque perfidie, pillage, trahisons, assassinats.

Rien n'est plus sacré à aucun des partis:ils s'exterminent sans quartier. Ils courentpar troupes effrénées, le glaive et le flambeauà la main. Tout se renverse sur leurpassage et ils ne laissent partout après euxqu'une affreuse solitude. Que de campagnesdévastées! Que de châteaux abattus!Quels monceaux de ruines! Quel amas dedébris!

Ah! quittons, quittons pour toujourscette troupe de barbares qui ne connaissentplus de devoirs, et ont renoncé à l'humanitémême. Hé quoi! J'aurais été enrôléparmi eux. Je serais venu porter ladésolation dans ma patrie, j'aurais trempémes mains dans le sang de mes concitoyens;au lieu de verser le mien pour leur défense?Funestes victoires! infâmes trophées!dont j'ai honte et horreur.

Quels cruels remords s'élèvent dans monâme! De quel amer repentir je la sens pénétrée!ah mon père, que de regrets vousm'auriez épargnés, si vous ne m'aviez enchaînéà vos destinées!

Quand l'humanité n'obligerait pas lesconfédérés à renoncer à cette injuste guerre,leur propre intérêt devrait les y engager.Ils n'ont ni discipline, ni habileté, ni valeurà opposer à l'ennemi. Ils ne sont pasmême unis. Livrés à leurs basses passionscomme des bêtes féroces, ils poursuiventchacun des vues particulières. S'il leur restaitquelque bon sens, quelque prévoyance,comment ne s'aperçoivent-ils pas que cettedésunion doit à la fin entraîner leur ruine.Avec quelle facilité l'ennemi va triompherde leur faiblesse! Ah cher Panin, il n'a pasbesoin de les attaquer, la discorde fera bientôttout l'ouvrage. Ils s'entredéchirent déjàentr'eux.

P. S. On donne pour certain que lescours de Berlin et de Vienne vont travaillerà nous pacifier; et qu'elles ont déjà faitavancer des troupes sur nos frontières pourcontenir les factieux.

Puisse la fin de nos malheurs ne pas sefaire attendre longtemps!

De Barasse, le 7 juillet 1770.

XLIX
HADISKI A LUCILE.

A Varsovie.

C'est avec répugnance, mademoiselle,que je m'acquitte de ce douloureux office:mais il faut remplir les volontés d'un amimourant.

Vous aurez sans doute déjà appris par larenommée notre entière défaite à Broda.

Durant cette malheureuse journée où périrenttant de braves Polonais, Gustave,le généreux Gustave a terminé glorieusementses jours.

Tandis qu'il retenait son bras sur la têted'un malheureux qui lui demandait quartierà genoux, deux ennemis féroces, fondantsur lui, le renversèrent sur la poudre.Je vole à son secours, mais à peine l'eus-jejoint, que je tombai moi-même entreles mains des vainqueurs. J'implore leurpitié pour m

...

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