CALMANN-LÉVY, ÉDITEURS
DU MÊME AUTEUR | ||
Format in-18. | ||
ARÈNES SANGLANTES | 1 | Vol. |
FLEUR DE MAI | 1 | — |
DANS L'OMBRE DE LA CATHÉDRALE | 1 | — |
TERRES MAUDITES | 1 | — |
LA HORDE | 1 | — |
Droits de reproduction et de traduction réservés pour tous les pays ycompris la Russie.
Copyright, 1917, by CALMANN-LÉVY.
671-17.—Coulommiers. Imp. PAUL BRODARD.—7-18
V. BLASCO-IBÁÑEZ
PARIS
CALMANN-LÉVY, ÉDITEURS
3, RUE AUBER, 3
Il a été liré de cet ouvrage
VINGT-CINQ EXEMPLAIRES SUR PAPIER DE HOLLANDE
tous numérotés.
TABLE |
Le 7 juillet 1914, Jules Desnoyers, le jeune «peintre d'âmes», comme onl'appelait dans les salons cosmopolites du quartier del'Étoile,—beaucoup plus célèbre toutefois pour la grâce avec laquelleil dansait le tango que pour la sûreté de son dessin et pour larichesse de sa palette,—s'embarqua à Buenos-Aires sur le KœnigFrederic-August, paquebot de Hambourg, afin de rentrer à Paris.
Lorsque le paquebot s'éloigna de la terre, le monde était parfaitementtranquille. Au Mexique, il est vrai, les blancs et les métiss'exterminaient entre eux, pour empêcher les gens de s'imaginer quel'homme est un animal dont la paix détruit les instincts combatifs. Maissur tout le reste de la planète les peuples montraient une sagesseexemplaire. Dans le transatlantique même, les passagers, de nationalitéstrès diverses, formaient un petit monde qui avait l'air d'être unfragment de la civilisation future offert comme échantillon à l'époqueprésente, une ébauche de cette société idéale où il n'y aurait plus nifrontières, ni antagonismes de races.
Un matin, la musique du bord, qui, chaque dimanche, faisait entendre lechoral de Luther, éveilla les dormeurs des cabines de première classepar la plus inattendue des aubades. Jules Desnoyers se frotta les yeux,croyant vivre encore dans les ha