LÉON TOLSTOÏ

La Pensée de l'Humanité

Dernière œuvre de L. Tolstoï

TRADUITE DU RUSSE

PAR

E. HALPÉRINE-KAMINSKY

PARIS
L'ÉDITION MODERNE—LIBRAIRIE AMBERT
47, RUE DE BERRI, 47
1912

Table des matières


PRÉFACE DU TRADUCTEUR

L'ouvrage de Léon Tolstoï, dont nous présentons ici au lecteur européenla première traduction française, a une double portée. Il résume lespensées exprimées par les sages universellement reconnus et par lesfondateurs des religions les plus répandues de tous les temps et detous les pays, pensées sur le sens et le but suprême de la vie. C'esten cherchant à son tour, durant son existence entière, le «chemin de lavie», que le grand penseur russe s'est efforcé de mettre à profit cequi avait été dit et écrit avant lui sur l'éternel problème, pour sapropre éducation, d'abord, pour éclairer les autres, ensuite, par descitations appropriées. Le présent ouvrage est le résultat de ce travailformidable. C'est bien «la pensée de l'humanité» refléchie par l'âme deTolstoï.

C'est, d'autre part, son œuvre testamentaire, celle qu'il entoura deplus de soin durant ses dernières années et dont il corrigeait lesépreuves jusqu'à sur sa couche de mourant.

Il avait déjà précédemment établi plusieurs recueils analogues, sansavoir pu se déclarer satisfait. Ce fut, premièrement: Pensées dessages pour chaque jour; puis: Cercle de lecture, et, enfin: Lecturesquotidiennes. Durant dix ans, l'auteur de ces recueils, dont chacunforme plusieurs volumes, ne cessait de les amender, de les coordonnersur un nouveau plan, et c'est de ce long travail préliminaire qu'estsorti enfin Le Chemin de la vie dont nous croyons plus explicitementintituler la version française: La Pensée de l'Humanité.

L'idée de laisser avant de mourir la confirmation de sa doctrine par lacollectivité de grands penseurs, le hantait avec une telle constanceque toutes les fois où Tolstoï croyait sa fin proche, son uniquepréoccupation était d'en activer la réalisation. L'un de ses discipleset plus proches amis, M. Gorbounov-Possadov, qui avait été chargépar lui de publier les recueils énumérés, raconte, dans sa préface àl'édition russe du Chemin de la vie, ces détails significatifs surl'origine du premier recueil:

«Pendant la grave maladie dont L.N. Tolstoï souffrait en janvier1903, alors que sa vie était en danger et qu'il n'avait plus la forcede s'adonner à ses travaux habituels, il relisait l'Evangile et, endétachant chaque jour les feuilles du calendrier suspendu à la têtede son lit, parcourait les maximes empruntées aux grands penseurs queportaient les feuillets. Le calendrier étant épuisé et le malade n'ayantpas sous la main un autre pour le remplacer, Tolstoï éprouva le désird'établir pour son usage personnel un recueil des pensées pour salecture quotidienne. C'est ainsi que, durant sa maladie, il réunit leséléments pour son premier recueil.»

Rétabli, il ne cessa d'enrichir chaque nouveau recueil du produit deses constantes recherches, utilisant toute pensée qui avait sa valeurpropre, sans se préoccuper de la tendance de l'auteur, fût-il le princeBismarck, «tout rougi du sang de ses frères allemands et français», entémoignage, nous dit M. Gorbounov-Possadov, «de ce fait que l'étincellesacrée subsiste même chez le représentant le plus implacable du régimede violence». Quantité de ses propres pensées, soit extraites de sesouvrages extérieurs, soit nouvellement rédigées, s'aggloméraientà celles des autres auteurs. Le tout était disposé en lecturesquotidiennes, pour tous les jours de l'année.

Pour le présent travail, outre de nombreuses addi

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